Nutritionnistes et écologistes prônent l’insertion d’insectes dans notre alimentation: ceux-ci ont, en effet, l’avantage d’apporter des protéines tout en étant pauvres en matières grasses et en ayant une empreinte écologique quasi nulle (voir article à ce sujet : La consommation d’insectes: une alternative à la consommation de viande? ). Mais, alors que la consommation d’insectes est déjà répandue dans certaines régions du monde comme en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, elle peine à se développer en Europe où manger des insectes garde encore une image très négative et dégradante.
Mais grâce à un nouveau concept appelé Ento, peut-être allons-nous tendre vers un écosystème plus soutenable ?
L’histoire de ENTO
Ce qui a commencé comme un simple projet de fin d’études est aujourd’hui l’objet de vives polémiques. Quatre étudiants Ingénieurs en Design, particulièrement sensibles aux problématiques du développement durable, ont décidé de s’intéresser à la consommation d’insectes – comment le design et la perception des choses pouvaient inciter des personnes à manger des insectes, perçus comme répugnants dans la cuisine occidentale?
Motivé par les avantages environnementaux et nutritionnels des insectes (voir article à ce sujet: La consommation d’insectes: une alternative à la consommation de viande? ), le groupe d’étudiants a voulu voir comment cette nouvelle source de nourriture pourrait être introduite à l’alimentation occidentale. L’objectif du projet était de conduire le changement culturel à travers la compréhension de la perception humaine.
Après avoir découvert que les individus étaient beaucoup moins réticents à manger des insectes lorsque ceux-ci sont présentés sous des formes abstraites, les étudiants ont décidés de lancer ENTO, un restaurant au cœur de Londres, servant des plats à base de criquets, de grillons, et pleins d’autres petites bestioles !
Si les japonais ont réussi à convaincre le monde de manger du poisson cru, pourquoi pas faire la même chose avec des insectes ?
« L’histoire du sushi nous a beaucoup inspiré», explique la cofondatrice Julene Aguirre-Bielschowsky. Nous avons trouvé l’inspiration dans un guide de voyage japonais qui avait plus de 30 ans ! Figurez-vous que dans ce fameux guide de voyage, on y conseillait aux touristes de se méfier des « étranges restaurants japonais qui servent du poisson cru ! » Ce livre est la preuve que si les japonais ont réussi à convaincre le monde de manger du poisson cru en à peine trois décennies, pourquoi pas faire la même chose avec la consommation d’insectes ? ».
Alors que les premiers plats de Ento sont conçus pour rendre les insectes méconnaissables, ceci n’est qu’un point d’entrée plutôt qu’une porte de sortie. Une fois que les consommateurs n’ont plus ce problème de perception, ils peuvent passer à d’autres plats à base d’insectes sous des formes plus naturelles – par exemple, petite salade avec des grillons grillés à la place du jambon habituel.
Source: http://www.eat–ento.co.uk/Ento, un espoir pour notre écosystème ?
En revisitant ainsi le concept du sushi dans le but d’introduire les insectes comestibles dans le régime alimentaire occidental, Ento représente un espoir dans la recherche d’un mode de consommation sain et soutenable. Mais Ento saura-t-il changer les choses ? Le temps nous le dira… ;)