Et si manger moins permettrait de vivre plus longtemps? Ne soyez pas étonné car c’est bien la conclusion d’une étude américaine très sérieuse! DocteurBonneBouffe vous en dit plus:
Manger moins augmenterait-il l’espérance de vie ?
Lien entre restriction alimentaire et espérance de vie
Des chercheurs américains du Wisconsin-Madison viennent de publier des résultats surprenants dans la revue britannique Nature Communications (1) : manger moins rallongerait l’espérance de vie.
L’étude, plus que sérieuse, a été réalisée pendant près de 25 ans sur 76 singes. Ceux-ci ont été divisés en deux groupes: le premier groupe de singe mangeait normalement alors que le deuxième groupe de singe mangeait 30% de calories de moins que le groupe précédent. Les résultats montrent que les singes à qui on a diminué les calories de 30 % vivaient plus longtemps que ceux qui ont été nourris à satiété. Au contraire, les singes qui mangeaient normalement ont vu leur risque de maladies multiplié par 3 (2,9) et leur risque de décès a lui aussi triplé.
Pour Rozalyn Anderson, premier auteur de l’étude, les bénéfices de la “restriction calorique” (c’est-à-dire manger moins sans pour autant atteindre un stade de dénutrition) sont liés au contrôle du métabolisme: « La restriction calorique cause une reprogrammation du métabolisme. Elle affecte le contrôle de l’énergie et la capacité des cellules et de l’organisme à répondre aux changements de l’environnement lors du vieillissement.» Ainsi, elle affecte le métabolisme de plusieurs manières. “Elle entraîne une réduction du niveau des radicaux libres et des espèces réactives de l’oxygène, donc une baisse du stress oxydant“.
Manger moins permettrait une meilleure santé
L’Institut national du vieillissement de Baltimore (NIA) avait déjà réalisé une étude similaire sur 120 animaux (2): les améliorations dans la santé des animaux n’étaient pas significatives et la mortalité ne variait pas entre le groupe témoin et le groupe d’animaux qui mangeaient moins.
Cependant, la diète mise en place a eu un impact positif dans d’autres domaines. Les singes ayant commencé leur régime à un âge précoce ont développé moins de cancers et de maladies cardiovasculaires, et un diabète plus tardif que le groupe témoin. De leur côté, les primates ayant débuté la diète à un âge plus avancé ont profité d’un effet positif sur leur métabolisme, avec notamment un moindre taux de cholestérol chez les mâles, par rapport aux singes ayant maintenu une alimentation stable. Ainsi, cette deuxième étude a montré que les singes qui mangeaient moins ne vivaient peut être pas plus longtemps, mais du moins en meilleure santé!
Bien qu’il nous faudrait plus de résultats pour confirmer si manger moins augmente l’espérance de vie, ces études chez des animaux avec lesquels nous avons 90% de gènes en commun confirment du moins l’intérêt de manger avec modération.
Sources:
(1) Colman RJ, Beasley TM, Kemnitz JW, Johnson SC, Weindruch R, Anderson RM. Caloric restriction reduces age-related and all-cause mortality in rhesus monkeys. Nat Commun. 2014 Apr 1;5:3557.
(2) Rafael de Cabo et al. Impact of caloric restriction on health and survival in rhesus monkeys from the NIA study. Nature (2012). Published online 29 August 2012.