Que l’on soit diabétique ou non, l’hypoglycémie ne doit pas être prise à la légère. Qu’est-ce que l’hypoglycémie ? Comment la repérer et la soigner ? Annabelle Orsatelli, auteur du livre « La Pâtisserie pour Diabétique, c’est permis ! » répond à toutes vos questions.
L’hypoglycémie : Qu’est-ce que c’est ?
L’hypoglycémie est la baisse du niveau de glucose sanguin à une valeur en deçà de la norme basse située entre 0.6 et 0.7 g de glucoses par litre de sang.
Ainsi, notre sang ne contient plus assez de glucose pour maintenir l’équilibre physiologique de notre corps. L’homéostasie est rompue, entraînant des symptômes et des conséquences parfois dangereuses pour notre intégrité tant physique que psychologique.
Les différents types d’hypoglycémie :
On distingue :
- l’hypoglycémie modérée (où la personne peut se re-sucrer seule par voie orale)
- l’hypoglycémie sévère (qui bien souvent nécessite l’intervention d’une tierce personne)
- ou encore l’hypoglycémie très sévère qui, elle, peut aller jusqu’au coma et à l’hospitalisation.
C’est pourquoi l’un des enjeux face à l’hypoglycémie est son repérage précoce.
Les principales causes d’une hypoglycémie
Il est fondamental de comprendre et surtout de connaître les causes d’une hypoglycémie pour éviter qu’elle ne se répète trop souvent car soigner les hypoglycémies (ou plutôt les limiter) nécessite fréquemment un changement ou une correction d’un comportement spécifique. Les principales causes sont :
- Un repas sauté, retardé ou insuffisant ;
- Un exercice physique non programmé ou plus intense que prévu ;
- Un changement de rythme dans la journée tel une sortie au cinéma par exemple ;
- Un schéma d’insulinothérapie à réajuster ou bien une erreur de dosage d’insuline ;
- Une éducation thérapeutique insuffisante ;
- Une prise d’alcool en dehors des repas ;
- La gastroparésie, qui est un ralentissement de la digestion entraînant une hypoglycémie postprandiale ; due au décalage entre l’effet de l’insuline et l’absorption des nutriments par le système digestif ;
- Une obsession de la normo-glycémie, où ici, la personne est obsédée par le fait d’avoir une glycémie proche de la normale.
Comment repérer une hypoglycémie ?
La baisse de la glycémie dans le sang va entraîner une réaction hormonale et neurosympathique que l’on appelle le « glucostat cérébral hypothalamique ». Il s’agit en fait d’une contre-réaction de notre système homéostatique pour lutter contre la baisse du glucose sanguin et tenter de rétablir un équilibre physiologique. Cette contre-réaction provoquera la première vague de symptômes de l’hypoglycémie. Symptômes cruciaux en définitive, puisqu’ils nous permettent de repérer que nous sommes en hypoglycémie. Quels sont-ils ?
Le repérage d’une hypoglycémie est donc fondamental, afin de pouvoir réagir vite et efficacement. Pour cela il faut être à l’écoute de soi et de ses ressentis. Les signes qu’une hypoglycémie est en train de poindre, par ordre d’apparition sont généralement les suivants :
- Les signes dysautonomiques : sueur, palpitation, tremblement, faim…
- Les signes neuroglycopéniques : troubles de la concentration, de la parole, de la coordination motrice, pseudo ébriété…
- Les autres signes : fatigue, maux de tête, fourmillement ou sensation de brûlure autour de la bouche, diplopie (perception de deux images identiques qui peuvent se déplacer).
Ces signes s’installent généralement rapidement et le tableau est dit « stéréotypé » pour chaque personne : c’est-à-dire que une même personne percevra fréquemment les mêmes symptômes, mais par contre ces symptômes peuvent être différents d’une personne à l’autre.
Un mot d’ordre : vigilance !
Il arrive parfois, en cas d’hypoglycémies répétées ou pour d’autres raisons qu’une mauvaise adaptation du « glucostat » s’installe dans le temps. Dès lors, il peut y avoir un retard et une diminution de la contre-régulation, ce qui entraîne alors des hypoglycémies beaucoup moins ressenties.
Ici vigilance est le mot d’ordre car les cellules neurologiques de notre cortex sont « addictes » au glucose ! Elles en sont quasiment dépendantes et en deçà de 0.2g/l la cohérence entre le monde et nous est altérée avec toutes les conséquences que cela peut impliquer surtout dans l’instant présent. De fait, si les premiers signes de l’hypoglycémie ne sont plus ressentis le risque que la glycémie descende proche ou en deçà de cette valeur est plus important.
L’entourage soyez vigilent, si vous observez chez un proche diabétique de la nervosité, une somnolence, une fixité du regard, une incohérence ou une lenteur verbale, ou bien de l’agressivité, demandez-lui de vérifier s’il n’est pas en hypoglycémie.
Comment se resucrer si le drame arrive ?
Le protocole de re-sucrage est généralement simple, il faut consommer rapidement 15 g de sucre (soit 3 morceaux standards) et vérifier 20 à 30 minutes après si la glycémie est remontée. Si ce n’est pas le cas, il faut continuer à se re-sucrer jusqu’à ce que la valeur du glucose sanguin remonte à la normale.