Généralement appelé diabète non insulino-dépendant (DNID) ou diabète de la maturité, le diabète de type 2 touche 4,5% de la population française, soit environ 3 millions de patients (1). Les autorités parlent de véritable épidémie. Mais qu’est-ce que le diabète de type 2 ? Quelles sont les principales différences entre diabète de type 1 et diabète de type 2 ? Comment osigne-t-on le diabète de type 2 ? DocteurBonneBouffe.com vous explique tout sur cette maladie si fréquente, mais si peu connue de la population.
Le diabète de type 2 pour les nuls : tout ce qu’il faut savoir pour mieux comprendre la maladie
Qu’est-ce que le diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est une maladie caractérisée par une carence en insuline* et une moindre efficacité de celle-ci.
*Pour rappel, l’insuline est une hormone produite par le pancréas chargée d’abaisser le taux de glucose (=sucre) sanguin : c’est d’ailleurs la seule hormone dans l’organisme humain capable de le faire. Si l’insuline est insuffisante ou inefficace, comme c’est le cas dans le diabète de type 2, vous comprenez donc que c’est donc tout le fonctionnement de la régulation de la glycémie qui est impacté : notre taux de sucre sanguin est constamment trop élevé (cela s’appelle une hyperglycémie), ce qui nous expose à moyen ou long terme à de nombreux risques – souvent graves.
Causes et origines de la maladie
Chez le diabétique de type 2, les causes de la maladie sont multiples. Elles sont :
- d’une part, génétiques : en effet, on constate l’existence d’une prédisposition génétique à la maladie ;
- et, d’autre part, environnementales : l’alimentation, l’activité physique mais surtout le surpoids sont des facteurs extrêmement importants dans l’apparition du diabète de type 2. En effet, 80% des patients atteints de diabète de type II sont en surpoids ou obésité.
Comprendre le mécanisme d’apparition du diabète type 2
Le mécanisme d’apparition du diabète de type II est très complexe. Il comprend deux grands phases : la phase de pré-diabète et la phase d’insulinodéficience. Il est important de comprendre ses deux phases afin d’anticiper l’évolution de la maladie.
#1 La phase de pré-diabète
Cette première phase peut s’étendre sur 10 ou 20 ans, elle est parfois aussi appelée pré-diabète et son mécanisme est l’insulino-résistance. Les tissus ou muscles de notre organisme résistent à l’action de l’insuline : cette dernière a du mal à pénétrer dans les tissus, et de ce fait le pancréas doit en produire davantage.
A ce stade, il y a souvent aucun symptôme visible dans l’organisme car la glycémie arrive tant bien que mal à être stabilisée.
#2 La phase d’insulinodéficience
En essayant de faire face à l’insulinorésistance de nos tissus, les cellules pancréatiques se fatiguent à produire davantage d’insuline pour maintenir une glycémie normale et produisent alors moins d’insuline. C’est alors le deuxième temps, appelé l’insulinodéficience (= carence en insuline): notre organisme sécrète moins d’insuline. Associée à une moindre efficacité de cette dernière, l’insuline ne parvient plus à réguler la glycémie : l’hyperglycémie s’installe.
On estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic.
Symptômes du diabète de type 2
Le diabète de type 2 peut être longtemps asymptomatique, néanmoins quelques signes avant-coureurs peuvent vous mettre la puce à l’oreille, notamment : un besoin d’uriner fréquent, une soif intense, une sensation fréquente de bouche sèche ou encore une fatigue chronique. Ces signes sont représentatifs d’un état d’hyperglycémie chronique*.
Pour en savoir plus, découvrez en détails notre article sur les principaux symptômes annonciateurs du diabète de type 2.
*Symptômes à ne pas confondre avec ceux des hypoglycémies. Petite fiche récap intéressante ci-dessus.
Quelles sont les complications du diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est responsable d’un taux élevé de complications dont les patients ont rarement conscience en début de prise en charge. Résultat : les patients négligent le traitement de la maladie, d’autant plus quand le dépistage est tardif – ce qui les expose à de nombreux risques (cardiovasculaires, neurologiques… etc).
Selon les études réalisées par le Centre Européen d’Etudes du Diabète (1), le diabète est :
- la première cause d’amputations en France (hors accidents) avec 8.000 cas par an : 5 à 10 % des diabétiques sont ou seront amputés de l’orteil, du pied ou de la jambe.
- la deuxième cause d’accidents cardiovasculaires ;
- une cause majeure de pathologies rénales : représentant ainsi 25% des cas de maladies détruisant les reins ;
- la première cause de cécité après 65 ans, avec plus de 1000 cas par an. : en effet, 2% des diabétiques sont aveugles.
C’est pourquoi il convient de ne pas négliger d’éventuels symptômes.
Comment soigne-t-on le diabète de type 2 ?
Contrairement au diabète de type 1, le diabète de type 2 ne nécessite pas systématiquement un traitement médicamenteux. S’il est dépisté suffisamment rapidement, on prescrira d’abord au patient un changement des habitudes alimentaires, un régime et une augmentation de l’activité physique en vue de perdre du poids et rétablir la sensibilité des tissus à l’insuline. Ces mesures hygiéno-diététiques suffisent souvent pour retrouver une glycémie normale.
Or, si l’on ne parvient pas à atteindre un taux de glycémie normal, on mettra alors en place un traitement médicamenteux à base de médicaments hypoglycémiants (appelés “antidiabétiques oraux“) ou d’insuline.
Le petit mot de DocteurBonneBouffe.com
Les diabétiques de type 2 doivent porter une attention particulière sur leur alimentation. Cette dernière est un des piliers majeurs de la prise en charge de la maladie aux côtés de l’activité physique.
L’alimentation du diabétique de type II aura principalement deux gros challenges à suivre : ménager le pancréas qui montre déjà des signes de faiblesse et prévenir les risques de complications. Les mesures que cela implique peuvent faire peur et donner l’impression que d’un seul coup le diabétique va perdre le plaisir de manger – ce qui n’est pas forcément vrai. Le régime du diabétique de type 2 fait preuve de bons sens et laisse une grande liberté (oui oui !). Pour aller plus loin, lisez notre dernier article : “Quelle alimentation adopter en cas de diabète de type 2 ?”.
Sources :
(1) Diabète et complications, Centre Européen D’Etudes du Diabète (CEED)
(2) Qu’est-ce que le diabète ? (Fédération Française des Diabétiques)