Les mauvais souvenirs pourraient être transformés en bons souvenirs. C’est en effet ce que laisse suggérer une étude récente sur la mémoire et les émotions.
La mémoire des souvenirs: une nouvelle piste de traitement
Des chercheurs japonais et américains ont mené une étude, publiée mercredi dans Nature, sur le souvenir et les émotions qui lui sont liées. Ces dernières pourraient être « ré-écrites » afin de transformer les mauvais souvenirs en bons, mais également d’assombrir les bons souvenirs. Le but de cette étude serait, à long terme, de soigner des pathologies comme la dépression ou les troubles de stress post-traumatique.
Cette étude est le fruit d’une association entre le Massachussets Institute of Technology aux Etats-Unis et l’Institut Riken au Japon. L’expérience a été menée sur des souris en utilisant une technologie de “contrôle” du cerveau via la lumière que l’on appelle l’optogénétique. Elle permet de mieux comprendre ce qu’il se passe lorsque l’on se remémore ses souvenirs, qu’ils soient bons ou mauvais, et de voir s’il est possible d’influencer la valeur positive ou négative associée à ces derniers. Les résultats démontrent que l’interaction entre l’hippocampe, partie du cerveau qui joue un rôle central dans la mémoire, et l’amygdale, censée être une sorte de chambre de stockage des réactions positives et négatives, est plus flexible que ce qu’on pensait jusqu’à présent.
Une étude… renversante !
Pour observer un temps réel l’inscription en mémoire d’un souvenir, les chercheurs ont injecté une protéine d’algue sensible à la lumière à un groupe de souris mâles. Pour connoter le souvenir de manière positive, certains mâles ont été mis en présence de femelles. A l’inverse, certains ont un choc électrique afin de connoter le souvenir négativement.
Le souvenir a ensuite été réactivé par des impulsions lumineuses et les souris soumises à l’expérience opposée : le choc électrique ou la compagnie des femelles. Les chercheurs ont observé que la nouvelle expérience a pris le dessus sur l’expérience initiale. Le souvenir était maintenant associé à la seconde émotion. Dans la première cage, la crainte avait disparu.
Un pas vers le traitement de la dépression et des traumatismes
Cette propriété étudiée ici, est déjà utilisée cliniquement pour traiter les maladies mentales, mais les mécanismes neuronaux qui sont associés sont très largement méconnus. Le but de ces recherches est donc de décrypter ces procédés sous-jacents, afin d’ouvrir la voie à de nouvelles pistes de traitement pour soigner la dépression ou les troubles de stress post-traumatique.
A l’avenir les chercheurs espèrent pouvoir « contrôler les neurones avec une technologie sans fil, sans outil intrusif » et « potentiellement faire croître le nombre de souvenirs positifs par rapport aux négatifs ». Il reste à prouver que cette inversion d’émotion associée à un souvenir fonctionne de manière identique chez l’homme et chez la souris.
Et vous, que pensez-vous de cette découverte ?
Lisez également notre dernier article: « Le top 5 des aliments qui boostent l’humeur »