Pollution des eaux : est-il toujours recommandé de manger du poisson ?

par @drbonnebouffe
Publié le : Dernière mise à jour le :

Alors que les espèces de poissons que nous consommons le plus affichent quelques “soucis de qualité” (présence de toxines, de métaux lourds, d’hormones ou encore d’antibiotiques) et que les meilleures espèces de poissons ont tendance à être en voie de disparition, une question se pose: est-il toujours aussi sain de manger du poisson ? DocteurBonneBouffe.com a mené l’enquête pour vous.

Consommation de poissons : entre bienfaits et dangers

Le poisson: symbole d’une alimentation saine ?

Parce qu’il apporte autant de protéines que la viande, mais avec moins de matières grasses (et meilleures !), le poisson est considéré comme le symbole d’une alimentation saine.

Riche en protéines, en vitamines, minéraux (phosphore) et oligo-éléments (comme l’iode, le zinc, le cuivre, le sélénium et le fluor), il contient également des oméga-3 (EPA et DHA), acides gras essentiels à notre santé, intéressants dans la prévention des maladies cardiovasculaires, de certains cancers, de la maladie d’Alzheimer, et aux effets positifs sur le développement psychomoteur.

Manger du poisson contribue donc à notre bonne santé : ainsi, une étude publiée en 2006 dans la revue médicale Jama a confirmé que consommer du poisson 1 à 2 fois par semaine réduit la mortalité de 17 % et la mortalité par maladies cardiovasculaires de 36 % !

Pourquoi manger du poisson est sain

Source: FREEPIK/DocteurBonneBouffe.com

Un véritable problème de qualité

Cependant, aujourd’hui, la consommation de poisson se heurte à plusieurs problèmes :

1. la disparition de certaines espèces,

2. des problèmes de contamination par des polluants de l’environnement :

  • les dioxines, qui sont, selon l’OMS, des résidus issus de la combustion industrielle (incinération) ou de phénomènes naturels (exemple : éruption volcanique)
  • les PCB : des substances chimiques à la base utilisées dans l’industrie (pour la fabrication d’appareils électroniques) qui ont une très lente dégradation naturelle, et de ce fait s’accumulent et persistent dans l’environnement. Ils se retrouvent ainsi dans les sols terrestres, puis dans nos assiettes via l’ingestion d’animaux ou de produits d’origine animale (le poisson, mais aussi le lait ou encore les œufs)
  • ou encore le méthyl-mercure (appelé tout simplement “mercure”): seul métal liquide à température ambiante, qui a tendance à s’accumuler dans l’environnement et donc dans notre alimentation. Bien que les risques d’intoxication au mercure sont rares, le poisson est la principale source d’exposition alimentaire de l’homme au méthylmercure.

Quelles solutions s’offrent alors à nous ? Cesser de manger du poisson ?! Ce ne serait pas une solution pour contrer tous ces risques, voici plutôt quelques conseils qui pourraient vous aider :

Les conseils de DocteurBonneBouffe.com

#1 Varier les espèces de poissons

Afin de profiter des bienfaits des poissons tout en minimisant les risques liés à certains contaminants, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande de consommer du poisson deux fois par semaine en associant un poisson gras (à forte teneur en oméga 3) et un poisson maigre.

#2 Privilégiez la qualité à la quantité

Deuxième astuce : privilégiez les poissons de provenance connue et de meilleure qualité.

#3 Choisissez les espèces de poissons les moins contaminés

Faire le bon choix est également essentiel : notamment en choisissant dans la liste des espèces les moins en dangers celles qui présenteraient le moins de risques de contamination. Consultez cette liste dans l’article “Consommation de poisson : Quelles espèces privilégier ?”.

Gardez en tête que plus on se trouve en bout de chaîne alimentaire, plus le risque de contamination ou de pollution est élevé (car les contaminants s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire).

Exemple : Les espèces qui présentent les niveaux les plus élevés de mercure sont les grands prédateurs comme l’espadon, le marlin, le requin, le thon et la daurade. Logique, plus ils sont gros, plus ils vivent longtemps, plus ils mangent de petits poissons contaminés et plus ils accumulent de contaminants eux-mêmes dans leur chair – qui se retrouvent donc ensuite dans notre assiette! A éviter donc…

#4 Limitez les poissons gras à une fois par semaine

Les polluants ont tendance à s’accumuler dans les graisses. De ce fait, limitez les poissons gras (saumon, maquereau, thon…) ou semi-gras (sardine, anchois, hareng…) à 1 fois par semaine. (Dommage car ce sont aussi ceux qui sont très riches en Oméga 3….)

#5 Limitez les poissons bioaccumulateurs à deux fois par mois

Sachez que les contaminants (PCB, dioxines) ont tendance à s’accumuler surtout dans les poissons bio-accumulateurs, c’est-à-dire des poissons qui ont la capacité à accumuler des substances chimiques dans leurs organismes. C’est le cas de :

  • l’anguille,
  • le barbeau,
  • le brème,
  • la carpe
  • ou encore la silure.

Limitez donc ces poissons à maximum deux fois par mois.

#6 Limiter le poisson cru

Veillez à bien cuire à coeur vos poissons. Bien que la cuisson permet d’éliminer certaines bactéries pouvant contaminer le poisson, néanmoins elle ne pourra pas éliminer les résidus chimiques (antibiotiques, toxines, métaux lourds…) qui pourraient être présents dans certains poissons – d’où l’importance de bien choisir la provenance et l’espèce de poisson. Amateur de sushis, lisez ces quelques conseils pour vous.

Attention : Les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants de moins de 3 ans doivent particulièrement faire attention aux espèces de poissons consommés (risque de contamination plus dangereux). Certains types de poissons, riches en substances chimiques, leur sont déconseillés. Consultez la liste sur le site internet de l’ANSES.

Pourquoi manger du poisson est sain

Source: FREEPIK/DocteurBonneBouffe.com

Lire également :
Les bienfaits du poisson : 4 raisons de manger du poisson
Consommation de poisson : Quelles espèces privilégier ?

Sources :
(1) Recommandations de l’ANSES, “Manger du poisson : pourquoi ? comment ?”, www.anses.fr, consulté le 10/01/2017
(2) Etude Calipso, bénéfices et risques d’une forte consommation de produits de la mer, www.anses.fr, consulté le 10/01/2017
(3) Consommation de poissons et exposition au méthylmercure, www.anses.fr, consulté le 12/01/2017

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