Les traitements du diabète ont beaucoup évolué. Si la « collation » était auparavant obligatoire pour les diabétiques, elle n’est plus aussi systématique aujourd’hui. Alors, faut-il prendre une collation quand on est diabétique ? Si oui, dans quels cas, est-il recommandé de prendre une collation ? Patricia Fiquet, Diététicienne-Nutritionniste & Experte en diabétologie répond à toutes vos questions dans cet article.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une collation ?
La collation n’est ni un repas, ni un goûter ou un grignotage. La collation est un petit encas apportant environ 20 grammes de glucides utiles pour prévenir une hypoglycémie.
Dans quels cas, la collation est-elle recommandée chez le diabétique ?
La collation est recommandée chez les personnes diabétiques lorsqu’il y a un risque d’hypoglycémie :
Les hypoglycémies sont fréquentes en cas de prise de médicaments insulino-sécréteurs ou d’insuline. Ces traitements peuvent provoquer une baisse trop importante de la glycémie en cas de repas insuffisant ou lors d’une activité physique imprévue.
Dans le cas particulier du diabète gestationnel, un fractionnement des repas peut être systématique. Dans ce cas, la collation est prélevée sur le repas précédent et non ajoutée – cela afin d’éviter un pic d’hyperglycémie en période post-prandiale (=après le repas).
Chez le diabétique de type 2, la collation peut être mise en place pour limiter des grignotages entre deux repas.
Mais la prise de la collation peut également dépendre de plusieurs autres paramètres.
La prise de collation dans les différents types de diabète
Collation et diabète de type 1 (DT1)
Pendant des années, le patient diabétique de type 1 a été habitué à consommer des collations dans la matinée, l’après-midi mais encore au coucher afin d’éviter des hypoglycémies liées au profil d’action des insulines. Il faut bien se rendre à l’évidence qu’avec les nouveaux traitements et moyens de surveillance rien n’est plus systématique et les collations sont loin d’être indispensables.
Les insulines administrées au repas ont une durée d’action courte (environ 3h), une collation est donc inutile voire délétère et peut faire remonter la glycémie entre 2 repas. Si malgré tout, la faim est là, bien entendu on mange mais :
- soit on choisit un en-cas sans glucide ou peu glucidique et peu hyperglycémiant ;
- soit on compense la quantité de glucides consommée par de l’insuline rapide. Il convient alors de rester vigilant à la prise de poids si cela s’avère trop fréquent.
Autrement dit, un bon goûter plaisir est toujours possible mais pas sans traitement.
Dans le cas de l’activité physique, une collation permettra de prévenir le risque d’hypoglycémie avant, pendant ou après le sport.
En cas de consommation d’alcool loin d’un repas, il est fortement conseillé de consommer 15 à 20g de glucides car l’alcool peut provoquer une hypoglycémie.
Collation et diabète de type 2 (DT2)
Chez le patient diabétique de type 2, il est conseillé en général de faire 3 repas par jour. Cependant une collation dans l’après-midi est souvent possible, les glycémies étant plus basses à cette heure (en particulier si le traitement comporte un sulfamide hypoglycémiant).
En revanche, les glycémies de la matinée sont fréquemment plus élevées (sécrétion hormonale, petit-déjeuner riche en glucides hyperglycémiants, manque d’activité). Une collation sera peu indiquée surtout si le temps entre le petit déjeuner et le déjeuner est court.
Dans le cas où il existe un surpoids, il est important d’opter pour des encas faibles en calories.
Le fractionnement du déjeuner permettant un aménagement d’un goûter permettra souvent d’éviter un grignotage en fin de journée et la sensation d’être affamé au dîner.
Collation et diabète gestationnel
En cas de diabète gestationnel, la prise en charge est avant tout diététique. Aucun médicament autre que de l’insuline n’est possible pendant la grossesse, c’est pourquoi le contrôle de l’alimentation est indispensable.
Dès le diagnostic, on conseille de faire 3 repas et 3 collations par jour. Ce fractionnement de l’apport total de glucides permettra d’obtenir des glycémies dans l’objectif 2h après les repas.
Quelle collation pour les diabétiques ?
Les collations devront être de préférence peu hyperglycémiantes et peu caloriques. L’objectif est ainsi d’éviter les fluctuations importantes de la glycémie sur la journée et éviter la prise de poids.
Idées de collation sans glucide pour calmer un petit creux :
- Laitage nature
- Quelque amandes ou noix
- Légumes à croquer
- Une tranche de jambon
L’astuce de la diététicienne Patricia Fiquet : En cas de petit creux, toujours penser à boire de l’eau ou une boisson chaude en premier lieu !
Peu ou moyennement hyperglycémiantes apportant environ 20g de glucides
- 1 portion de fruit frais pomme, orange, poire, clémentine, kiwi, fraises, pêche)
- 100g de compote sans sucre ajouté
- 1 Laitage aux fruits
- 4 biscuits secs type petits beurres
- 2 madeleines
- 30g de céréales type flocons d’avoine ou muesli
- 40g de pain aux céréales ou noir avec un peu de fromage
- 40g de chocolat noir à 70%
Les collations hyperglycémiantes et plus énergétiques seront réservées aux sportifs mais ceci pourra faire l’objet d’un autre article.
Le petit mot de la diététicienne
La prise de collations chez les personnes diabétiques dépend donc du type de diabète, du traitement, du poids mais aussi beaucoup de l’activité physique. Si cet article vous donne quelques pistes pour répondre à vos questions, n’oubliez pas que chaque cas, chaque personne est unique.
En cas de diabète, il est vivement recommandé d’être suivi par un(e) diététicien(ne)-nutritionniste. Ce/cette dernier(e) vous aidera à déterminer précisément l’intérêt, ou non, de la mise en place d’une collation.
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