A l’heure où les problématiques relatives à l’environnement, au bien-être animal et au maintien de notre santé sont au cœur des préoccupations, revoir notre consommation de viande s’annonce indispensable. Mais devons-nous arrêter la viande pour autant ? Réduire la viande est-il suffisant pour avoir une alimentation durable ? Comment envisager une transition alimentaire en douceur ? Découvrez dans cet article réalisé en partenariat avec Jow mes conseils de diététicienne pour une alimentation plus durable en toute simplicité.
Est-il nécessaire de bannir complètement la viande pour une alimentation plus responsable ?
Si arrêter complètement la viande est certainement une des démarches les plus impactantes pour l’environnement à l’échelle individuelle, il n’est pas nécessaire de bannir la viande pour autant. En effet, alors que l’élevage et ses filières contribuent à hauteur de 15% aux émissions de gaz à effet de serre, de nombreuses études tendent à montrer que consommer plus de produits végétaux et moins de viande permettrait déjà de réduire considérablement notre empreinte carbone – d’autant plus si la démarche individuelle est entreprise à échelle sociétale.
Anthony Fardet, chercheur à l’INRA qui a mené de nombreuses études sur le sujet de l’alimentation durable, propose dans son livre « Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai » (éditions Thierry Souccar) de changer son alimentation de manière à tendre vers un ratio 85% de calories d’origine végétale et 15% de calories d’origine animale. Ce ratio, qui s’appuie sur des études menées par la FAO, permettrait de parvenir à un système alimentaire plus durable, qui permettrait non seulement de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (et donc notre empreinte carbone), mais aussi de protéger notre santé et respecter le bien-être animal. En France, nous avons tendance à tendre actuellement vers 30% de calories d’origine animale, soit 2 fois trop. Ce ratio reviendrait ainsi à diviser par deux notre consommation de viande et plus globalement de produits animaux – un objectif raisonné a priori facilement atteignable si on accepte de revoir (un peu) nos assiettes.
Toujours selon le chercheur, ce qu’on appelle le flexitarisme (= une pratique qui consiste à consommer de la viande plus occasionnellement) paraît ainsi être une solution viable pour réduire notre impact environnemental sans pour autant devenir végétarien. Bonne nouvelle pour celles/ceux qui ne sont pas prêts à tirer complètement une croix sur leur consommation de viande !
Mes conseils de diététicienne pour une transition végétale en douceur
1. Consommer plus souvent des légumineuses
En plus d’être d’excellentes sources de protéines végétales et donc d’être une alternative à la viande simple et abordable, les légumineuses ont pour avantages d’avoir “un impact positif sur la santé, sur la survie de nombreuses personnes et même sur les changements climatiques” [1]. Elles apparaissent comme le groupe d’aliments qui répond le mieux à toutes les exigences de durabilité alimentaire ce qui leur a valu la proclamation par la FAO de 2016 comme l’Année internationale de la légumineuse ou encore de la mise en place la même année par l’ONU de la Journée internationale des Légumineuses qui a lieu désormais tous les ans le 10 Février.
Le problème est que, encore aujourd’hui, les légumineuses ont tendance à être boudées dans nos assiettes. En effet, un grand nombre de Français peine encore à insérer les légumineuses au moins 2 fois par semaine, recommandation qui figure pourtant dans les recommandations officielles françaises [2] et qui serait un joli premier pas vers une alimentation plus durable. Parmi les principales raisons de ce manque d’attrait (du moins celles que j’ai constatées chez mes patients), mentionnons : les désagréments digestifs qu’elles engendrent, leur temps de préparation long, sans oublier le manque d’inspiration pour les rendre plus attractives dans l’assiette.
Mes conseils de diététicienne pour ne plus bouder les légumineuses :
- Déjà, sachez qu’il existe des légumineuses plus digestes que d’autres. Si vous ne consommez pas de légumineuses par peur de souffrir de ballonnements et de gaz, prenez soin de vous tourner vers les variétés les plus digestes.
- Il est également utile de savoir que les désagréments digestifs ont tendance à s’estomper avec le temps – au fur et à mesure que votre flore intestinale apprivoise ce groupe d’aliments particulièrement riche en fibres et en sucres fermentescibles. Généralement, plus on en consomme, plus nos intestins s’adaptent (sauf dans le cas d’intestins sensibles, bien sûr).
- Si la nécessité de tremper les légumineuses vous démotive, il peut être utile de savoir que certaines légumineuses ne nécessitent pas de trempage. C’est le cas notamment des lentilles, des fèves mais aussi de certaines variétés d’haricots ! En effet, le haricot blanc “Lingot du Nord” par exemple jouit d’une peau fine et tendre, c’est pourquoi il est une des rares variétés d’haricots blancs à ne pas nécessiter de trempage. Bon à savoir !
- Côté cuisson, si le temps est la principale contrainte pour vous, optez pour les légumineuses à cuisson rapide comme les lentilles corail (à peine 10 minutes de cuisson), les lentilles Beluga (20 minutes) ou encore les pois cassés (45 minutes). Et pour gagner du temps derrière les fourneaux, cuisinez les légumineuses à cuisson plus longue en plus grande quantité – quitte à les congeler en petits sachets pour vous faciliter leur consommation ultérieure.
2. Participer aux Happy Veggie Weeks de Jow
Si le manque d’inspiration vous freine à cuisiner plus de recettes veggies au quotidien, je vous recommande l’application Jow qui, en plus d’être un excellent outil pour vous faciliter vos courses, regorge de délicieuses idées recettes, avec ou sans viande, pour mieux manger au quotidien ! Les recettes proposées par l’application sont donc parfaitement adaptées à une alimentation flexitarienne qui, comme nous l’avons vu plus haut, serait un excellent compromis entre écologie, santé mais aussi plaisir.
Pour vous inciter à mettre plus de recettes végétariennes dans votre panier, la start up a lancé ce mois-ci l’opération Happy Veggie Weeks. Ainsi, pour chaque recette végétarienne ou végane commandée sur Jow, vous avez la possibilité d’attribuer 1 vote à une association œuvrant sur les thèmes de la précarité alimentaire, de la transition alimentaire, la préservation des écosystèmes ou encore le gaspillage alimentaire. 30 000€ seront reversés aux 3 associations (communauté Ecotable, Linkee, FNE). L’objectif ? Apporter un soutien financier aux associations ayant un impact positif sur l’environnement et, par la même occasion, permettre à chacun d’agir à l’échelle individuelle en se tournant davantage vers une alimentation plus végétale.
Si vous souhaitez contribuer à cette jolie action, sachez que vous pouvez télécharger (gratuitement) l’application Jow ici.
3. Repenser son assiette autrement
Il est vrai que réduire la viande implique de repenser son assiette : l’absence de viande, même occasionnelle, peut être source de frustrations notamment en début de transition alimentaire. Il est ainsi tout à fait commun d’avoir l’impression qu’il manque “quelque chose” dans l’assiette : rassurez-vous, c’est normal.
Mes conseils de diététicienne pour changer sa vision de l’assiette :
- Prenez conscience qu’en France, la consommation de viande a longtemps fait partie de “notre ADN”. Même si notre consommation de viande a baissé ces dernières années, nous faisons encore partie des gros mangeurs de viande avec une consommation moyenne de 85,1 kg par habitant et par an (les plus gros pays consommateurs de viande étant Hong Kong et les Etats-Unis, avec respectivement 137 kilos et 124,1 kilos par habitant) et nous restons les premiers consommateurs de viande bovine en Europe [3]. Il est donc tout à fait normal que réduire la viande puisse nous déstabiliser et nécessiter un certain temps d’adaptation. Prendre conscience de cela est un point important pour réussir sa transition végétale.
- Prenez le temps. L’ajout progressif d’assiettes végétariennes dans notre quotidien est crucial pour nous permettre de nous habituer en douceur à une alimentation moins carnée, tout en limitant la frustration. Cela permet d’habituer petit à petit notre palais (mais aussi notre système digestif !) aux protéines végétales, et notamment aux légumineuses qui, comme nous l’avons vu plus haut, ne sont pas assez répandues dans nos assiettes. Mais, bonne nouvelle, avec le temps, vous verrez que l’ajout systématique de viande aux repas n’est finalement pas une nécessité, contrairement à ce qu’on le croyait !
4. Bien s’entourer
Si l’on peut trouver des informations précieuses sur internet (sur les sites d’associations comme l’Association Végétarienne de France ou encore l’association L214) ou dans certains livres (je suis moi-même l’auteure du livre “1 mois pour réduire la viande” paru aux éditions Hachette regroupant tous les conseils indispensables pour apprendre à remplacer la viande sans risque pour la santé), je ne peux malgré tout que vous recommander de consulter un(e) diététicien(ne) spécialisé(e) en alimentation végétale pour accompagner au mieux votre transition végétale si vous en ressentez le besoin.
Cela peut-être particulièrement utile si votre projet à long terme est de réduire de manière significative la viande (ou l’arrêter complètement) ou si vous avez des besoins nutritionnels spécifiques (je pense notamment aux adolescents en pleine croissance, aux femmes en âge de procréer qui ont des besoins plus élevés en certains micronutriments essentiels, comme le fer ou encore la vitamine B12 et bien évidemment aux femmes enceintes ou allaitantes). En effet, si réduire la viande peut également faire bénéficier notre santé, l’éducation nutritionnelle reste indispensable pour éviter les erreurs diététiques et les carences.
Sources :
[1] https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/question-de-choix/l-annee-des-legumineuses_1773271.html
[2] Programme National Nutrition Santé 4, ANSES
[3] https://www.lepoint.fr/economie/quand-la-planete-mange-toujours-plus-de-viande-31-08-2022-2487967_28.php#11
🌈 Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Jow.
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